Mi-mouche #1
Colette, 11 ans, n’est pas lumineuse et talentueuse comme l’est perçue sa sœur Lison. Elle est plutôt timide et perdue dans l’ombre de sa jumelle, et ce n’est pas facile… mais ça le sera encore moins quand Lison mourra dans un accident de voiture, alors que Colette s’en sortira quasi indemne. En proie à une lourde culpabilité, celle-ci tente de ne pas décevoir ses parents, et s’accroche à la danse classique comme le faisait sa sœur. Mais son cœur n’y est pas. Ce n’est pas elle, ce n’est pas son choix. Que doit-elle faire ? Suivre ses propres rêves ou faire perdurer ceux de sa sœur et les espoirs que ses parents projetaient sur cette dernière ?
Le destin de Colette bascule une première fois au décès de sa sœur, et une seconde fois le jour où le hasard la pousse dans une salle de boxe. Pour cette gamine frêle, c’est un électrochoc : elle y trouve une force inattendue et un sens à son existence. Ce n’est pas sa mère qui l’encouragera sur ce chemin, tant il est éloigné de l’image qu’elle se fait de la féminité. Tiraillée par les doutes, le désir de résister, le courage d’affirmer ses choix, elle se bat avec ses pensées contradictoires, l’envie de bien faire et de répondre aux attentes des autres. Mais la petite est une battante, elle tiendra le coup et avancera doucement mais sûrement sur le chemin qui la mènera à celle qu’elle est et qu’elle deviendra.
Véro Cazot (Betty Boob, Olive…) tisse une histoire fine et déchirante, où les blessures invisibles – le deuil, la surprotection maternelle, le sentiment de n’être que spectateur de sa propre vie – sont vécues sans emphase, mais avec une émotion sincère. Côté dessin, Carole Maurel (L’Institutrice, Coming in, Nellie Bly…) tire parti d’un trait doux, toujours expressif. Jamais statiques ou trop jetées, ses planches respirent une chaleur sincère et soutiennent les bouleversements de Colette et de son environnement.
Prépubliée dans le magazine Spirou, Mi‑Mouche est une bande dessinée jeunesse qui raconte avec réalisme le processus d’émancipation et de résilience au féminin. Une lecture idéale pour faire découvrir les bouleversements intérieurs d’une enfant à des lectrices et lecteurs de son âge… et aux plus grands !






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