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Dans l’atelier de Max de Radiguès et de L’Employé du Moi

16 mars 2018 |

On avait rendez-vous avec l’Employé du Moi, enfin avec Max de Radiguès, cofondateur de cette petite maison d’édition belge née en 2000. Finalement, on a visité un atelier foisonnant, où travaillent dans une ambiance chaleureuse des artistes au profil bien différent. Suivez-nous !

C’est par la porte de garage d’une maison en briquettes jaunes du nord de Bruxelles qu’on entre dans l’atelier où travaillent Max de Radiguès et Sacha Goerg, auteurs et éditeurs à l’Employé du Moi, une passionnante maison d’édition indépendante, qui avait fêté de belle manière ses 15 ans par une chouette expo, passée par le Festival d’Angoulême 2015. Elle ne publie qu’une poignée de livres par an, conçus par les « auteurs maison » ou déniché ici ou là, notamment Outre-Atlantique. Ou via leurs projets en ligne Grandpapier et 8 pages comics. Dans ce deux pièces de 200 mètres carrés sont réunis près de 14 artistes, illustrateurs et/ou auteurs de bande dessinée. Ouvert en 2012, cet atelier réunit à parts égales des francophones et des néerlandophones.

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Vue d’ensemble

Max de Radiguès (Orignal, Bâtard, Simon et Louise, La Cire moderne…) planche actuellement sur la réalisation du tome 2 de Stig et Tilde, une trilogie jeunesse à paraître chez Sarbacane.

 

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Max de Radiguès: «Je travaille avec une plume et du papier », dit-il tout de suite pour démystifier la partie technique.

En parallèle, il supervise l’adaptation du nouveau livre de Charles Forsman (I am not okay with this) qui sortira à la rentrée sous la bannière de l’Employé du moi. « On a pas mal parlé de son précédent livre The end of the fucking world, qu’on avait publié il y a quelques années, car il a été adapté en série sur Netflix. Notre stock a été épuisé assez rapidement et nous avons choisi de lancer une réimpression. »

Sacha Goerg, le complice de Max à l’Employé du moi, auteur notamment de La Fille de l’eau chez Dargaud, Le Sourire de Rose (Casterman), ou Nu (à L’Employé du Moi) travaille sur Le Meilleur des mondes possibles. Une série de 12 pages publiée dans la revue Topo qui croque un groupe d’ados après les attentats du Bataclan.

Table à dessin de Sacha Goerg

On croise d’autres membres de l’atelier en plein travail. Telle Lucie Castel, installée juste en face de Max de Radiguès, qui planche sur le deuxième tome des Voyages en Égypte et en Nubie de Giambatista Belzoni (chez FLBLB).

Lucie Castel a été nommée à Angoulême 2018 pour l’album qu’on voit sur sa table.

Pieter Fannes, « le plus artiste de la bande », n’est pas là. Mais la légende veut qu’il soit le seul à dessiner à peu près partout : sur le sol, sur les murs, sur les tables des uns et des autres.

Bureau de Pieter Fannes et son livre « Live, Jazzconcerten »

Non loin, on tombe sur Floris, auteur de Capitaine Anchois, publié dans Spirou en flamand et dont l’adaptation en français est à l’étude.

Floris, auteur de Capitaine Anchois (Spirou)

Dans la seconde pièce, est déjà au travail Wauter Mannaert (El Mesias, avec Mark Bellido). SonYasmina et les mangeurs de pommes de terre sortira prochainement en version française chez Dargaud Jeunesse. Max de Radiguès et Wauter Mannarert se sont rencontrés à Angoulême et ont signé ensemble Weegee, serial photographer, une biographie du célèbre photographe américain. « Je travaillais sur ce sujet, mais il fallait dépeindre New-York, ses ruelles sombres et crades, raconte Max de Radiguès. Je sentais que je ne pourrai pas le dessiner, car un style réaliste convient mieux à un tel cadre. Wauter avait la place à côté de moi à l’époque et il n’arrêtait pas de me poser des questions sur ce projet. Alors à un moment, c’était logique qu’il s’empare du dessin. »

Wauter Mannaert

Derrière Wauter Mannaert se trouve Ben Gijsemans. Il a publié le très prometteur Hubert en 2016 et travaille sur une nouvelle trilogie. « C’est un peu le même sujet, l’escapisme », lance-t-il, avec un fort accent flamand. L’escapisme ? « Attends, je regarde sur Google Traduction. » Silence. Puis il rigole: « Eh bien non, cela n’existe pas en français ! » Wauter Mannaert nous éclaire : « C’est, par exemple, quand quelqu’un se met à fond dans les jeux vidéo… Il n’est plus tout à fait là. »

Nous carburons ferme pour traduire le concept en français : « S’évader, s’échapper… L’évadisme ? L’échapatarisme ? » Ben Gijsemans secoue la tête et se replonge dans son travail. « Ah, laisse tomber, tu n’es pas obligée de parler de ça dans ton article! » Eh bien, si ! C’est trop mystérieux !

Ben Gijsemans (derrière Wauter Mannaert)

A la fin de la visite, le calme revient dans l’atelier. Un calme que viennent seulement troubler le bruit de la théière et le son d’un Mac qu’on allume. Dehors, il y a du soleil. Mais près du poêle, il est écrit : « N’éteignez plus jamais le chauffage. » Comme un slogan qui résume le côté extrêmement chaleureux de l’endroit.

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