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Une Aventure de Renée Stone #1-2

6 juillet 2020 |
SERIE
Une Aventure de Renée Stone
ALBUM
Le Piège de la mer rouge - 2
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
15 €
DATE DE SORTIE
26/06/2020
EAN
2205079417
Achat :

renee-stone_image1Adis-Abeba, Éthiopie, 2 novembre 1930. Parmi le gotha colonial guindé assistant au sacre de l’empereur Haïlé Sélassié, la romancière anglaise Renée Stone. Fuyant un divorce public douloureux, laissant derrière elle une fillette en pension et des tabloïds assassins, la voici paumée au beau milieu de la Corne de l’Afrique, collée par un archéologue spécialiste des tablettes cunéiformes, éperdument amoureux d’elle, alors qu’elle est irrésistiblement attirée par un explorateur charismatique, et poursuivie par la presse, sous la forme importune de l’envoyé spécial d’une gazette londonienne. Ce dont elle ne se doute pas, c’est que ce n’est là que le début d’une aventure qui la mènera à travers l’Abyssinie jusqu’en Mer Rouge, et plus loin encore, afin de résoudre le mystère d’un rouleau mésopotamien menant à un fabuleux trésor.

Refaire vivre le genre quasiment éteint de la chasse au trésor (à la Indiana Jones) n’est pas donné à tout le monde. La scénariste Julie Birmant (déjà compère de Clément Oubrerie sur Isadora, Il était une fois dans l’Est et Pablo) pour sa première fiction pure, s’y attelle avec un certain panache. Elle concocte une intrigue vive, menée par des personnages incarnés, imprévisibles, et parvient à nous surprendre constamment, le tout mené par un humour piquant et des dialogues qui claquent. Le matériau mythique de la littérature d’aventure que constituent les oeuvres d’aventuriers et d’écrivains tels qu’Henry de Monfreid, Agatha Christie et Hugo Pratt, joyeusement mariés à une archéologie mésopotamienne pointue, fait l’objet d’une belle appropriation. Dommage que cette belle énergie se dissolve quelque peu dans le tome 2, plus poussif. Le rythme jusque-là enlevé chute dans des dialogues brusquement bavards, rendant les ficelles d’une intrigue tout de même assez fantaisiste, et qui de plus ne recule pas devant quelques facilités, plus voyantes. De plus, un côté un peu embrouillé s’accentue.

Paradoxalement, au moment où l’intrigue se ramollit, le dessin du talentueux Clément Oubrerie (Cyberfatale, Voltaire Amoureux…) gagne justement en dynamisme. On n’est alors pas mécontent de voir une référence à Corto Maltese, très marquée dans le tome 1, s’effacer pour laisser la place à quelque chose de plus personnel. Il s’essaie à de nouveaux effets, tentant des perspectives et des cadrages audacieux, pour un résultat plus sensuel et séduisant.

Malgré des défauts et un début d’essoufflement, les deux premiers tomes de ce triptyque font preuve d’une vraie personnalité. Il nous transportent efficacement dans une époque où la planète n’était pas encore entièrement cartographiée, et où l’aventure trouvait toujours, dans la « terra incognita », matière à ré-enchanter le monde.

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