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C’est un oiseau…

30 juin 2016 |
SERIE
C'est un oiseau...
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
15 €
DATE DE SORTIE
17/03/2016
EAN
236577847X
Achat :

Steve est scénariste de BD. Et son agent vient de lui offrir sur un plateau LE sujet impossible à refuser : une aventure de Superman. Oui mais voilà, Steve est en froid avec l’Homme d’Acier. Trop parfait, trop fort, pas réel pour un sou, Superman est à tout le moins insupportable, en tout cas ne l’inspire guère. Au même moment, sa vie personnelle part à vau-l’eau : sa fiancée s’agace en sa compagnie, son père disparaît et le souvenir de sa grand-mère atteint d’une maladie héréditaire, la chorée de Huntington, le plonge dans un état dépressif….oiseau

Plutôt qu’une énième aventure de Superman, le scénariste Steven T. Seagle offrait, en 2004, dans ce récit semi-autobiographique une variation intimiste et réflexive sur la symbolique du super-héros le plus célèbre des comics. Mais toujours pour mieux souligner le lent redressement d’un scénariste perdu, désespéré et angoissé, sommé d’inventer un horizon à un super-héros auquel il ne croit pas une seconde. Et qui le hante par son « S » gonflé sur un torse bombé, réminiscence d’un douloureux souvenir d’enfance. L’occasion de mettre en parallèle une vie privée perturbée – lourds secrets de famille, incommunicabilité, peur de la mort et de la maladie – et les attributs d’un super-héros plus populaire qu’intrinsèquement séduisant.

L’idée était diablement intéressante mais le résultat n’est pas tout à fait à la hauteur de l’ambition. Pour illustrer la panne d’inspiration, l’auteur joue ainsi habilement de la mise en abîme et l’on assiste au récit de la construction du récit où Superman n’est finalement qu’une ombre gênante, un catalyseur ou un prétexte à la machine narrative. D’où un certain nombre de métaphores assez lourdes (sur le surhomme de Nietzsche, le totalitarisme nazi, la symbolique des couleurs). Mais surtout, si les auteurs traduisent bien le tourbillon émotionnel du personnage par l’éclatement graphique (les traits, couleurs et techniques de Teddy Kristiansen évoluent toutes les dix pages), ils tournent seulement autour de leur sujet sans s’en emparer à bras le corps. S’ensuivent des dialogues longs, répétitifs, des scènes attendues et un ensemble un peu décousu qui finit par ennuyer. Dans un registre proche, on préférait Identité secrète signé Kurt Busiek. Tout était là pourtant : un bon pitch, un visuel ambitieux mais l’assemblage, bancal, accouche d’un résultat qui convainc à moitié.

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