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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | December 8, 2024















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Chroniques étudiantes – partenariat BoDoï/Université Paris-5 (3/4)

19 avril 2012 |

BoDoï et une enseignante de la licence professionnelle « Métiers de l’édition – spécialité métiers de l’édition, des bibliothèques et du commerce du livre » de l’université Paris-5 Descartes (IUT) ont proposé à une trentaine d’étudiants de se prêter au jeu de la critique de bandes dessinées. Dans une liste pré-définie de 40 titres récents, ils ont pioché et rédigé une critique dans un format proche de celles publiées sur BoDoï (court, précis, argumenté). Ils étaient évalués sur leur style, la grammaire et l’orthographe, leur culture littéraire, la pertinence de leur prescription et leur niveau d’analyse de l’oeuvre. Nous vous présentons ici, dans quatre articles publiés chaque jeudi, les douze meilleures chroniques (légèrement corrigées). (lire la première série ici, et la deuxième là)

Dix petits insectes dans le brouillard.
Par Vincent Pianina et Davide Cali. Sarbacane.

10petitsinsectesVincent Pianina et Davide Cali remettent ça ! Le deuxième tome des grouillantes aventures imaginées par les deux compères se révèle à la hauteur du premier.

Les dix petits insectes rempilent pour une autre aventure, dont l’intrigue allie à nouveau roman noir et loufoqueries en tous genres. Face à l’incapacité de la police à arrêter le tueur en série qui sème la panique sur la ville, le rédacteur en chef de L’Austère décide de mettre sa fine équipe de journalistes sur le coup. C’est à travers un brouillard épais que Kafar se retrouve donc, malgré lui, embarqué dans une course folle et parsemée d’obstacles (son ex-fiancée, une bande d’insectes très KKK, une jeune fille perdue, des clowns ubuesques…). D’accusations en découvertes, de querelles en poursuites, Davide Cali signe un scénario désopilant, pas toujours très orthodoxe pour nos chères têtes blondes, mais qui fera rire à coup sûr petits et grands.

Toujours aussi dynamique et singulier, le trait efficace de Vincent Pianina répond au scénario de Cali à merveille. La colorisation vive et pétillante, sans être criarde, apporte un je-ne-sais-quoi de Marc Boutavant qui n’est pas sans déplaire. Mention spéciale à la figuration du brouillard, inventive et intéressante.

Subsiste une question : à quand les prochains tomes, promis lors de l’interview des deux auteurs donnée à Bodoï en décembre dernier ? On attend avec impatience la réunion de Kafar, LeTique, Max et les autres pour des aventures médiévales, western ou de science-fiction !

Adèle Couture

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Pistouvi.
Par Bertrand Gatignol et Merwan Chabane. Dargaud

pistouvi_couvAvec son pelage de renardeau et son lance-pierre, Pistouvi ressemble à un Robin des bois en herbe. Il forme avec une petite fille prénommée Jeanne un couple bien inhabituel : il aime parcourir la prairie et débusquer des insectes, elle aime s’occuper de lui et décorer l’intérieur de l’arbre qui leur sert de maison. La vie est douce et insouciante… à condition de rester à l’écart des oiseaux et de leur chant redoutable.

Cet album, catalogué comme manga dans beaucoup de librairies, aborde les thèmes de l’enfance et de la relation avec la nature, qui ne sont pas sans rappeler l’univers de Miyazaki. Et pour cause, le récit imaginé par Merwan Chabane et dessiné par Bertrand Gatignol (tous deux ayant fait leurs armes dans l’audiovisuel) affiche une riche influence cinématographique, avec un découpage proche du story-board et de grands contrastes dans les cadrages. Les personnages y sont expressifs et sublimés par la puissance évocatrice du noir et blanc.

D’une grande qualité graphique et scénaristique, l’histoire de Pistouvi se divise en dix chapitres, durant lesquels nous suivons le parcours initiatique des deux héros dans un monde poétique et absurde, où la logique importe peu. Le choix d’une construction allégorique laisse libre d’interprétation chacune des étapes du récit, le rendant accessible à un jeune public à partir de 10 ans. Le duo d’auteurs, réunis ici pour la première fois, a su trouver un rare équilibre entre légèreté et gravité, dans ce conte onirique qui interroge autant qu’il fascine. En un mot, troublant.

Justine Raffin

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Caktus #1 – Le masque de vert.
Par Johan Pilet et Nicolas Pothier. Glénat/Treize Étrange.

caktus_couvLa ville de Santa Pé et ses habitants sont terrorisés par des bandits, les Pasamontas, complices du gouverneur de la ville, Don Cordoba. Afin d’aider le marshall et les commerçants à se débarrasser de leurs ennemis, Jim Brown et son acolyte, Diogène, échafaudent un subterfuge. Ils se feront passer pour des blanchisseurs la journée et, la nuit, Jim ressortira, habillé en vert de la tête aux pieds, pour faire régner la justice.

Dans ce premier tome, Nicolas Pothier, auteur de Ratafia, abandonne ses pirates pour l’univers d’une sorte de Zorro métissé. Si le scénario ressemble à celui du célèbre justicier masqué, le héros défendant les pauvres gens face à des bandits et un gouvernement corrompu, les dessins, eux, font plus penser à ceux de Lucky Luke. En effet, l’inspiration de Morris se fait fortement ressentir dans les illustrations de Johan Pilet : les personnages ressemblent aux compagnons du cow-boy solitaire, les paysages de l’Ouest sont toujours aussi arides et la ville de Santa Pé rappelle celle de Coyote Gulch. Mais ces ressemblances ne sont pas gênantes, loin de là ! On ne s’ennuie pas une seule seconde : l’histoire est intéressante et pleine de rebondissements, elle se lit facilement. Les dessins sont colorés et amusants, et les dialogues très drôles. Nicolas Pothier joue avec les mots, les expressions, et les noms des personnages, comme ceux des soldats José Finn et Joseph Inn, qui rappellent des certains Dupond et Dupont. On sourit et on rit tout au long des quarante-huit pages de ce western parodique.

La fin de la bande dessinée laisse présager une suite et, en effet, le tome deux paraîtra en 2012. Cela tombe bien car on a hâte de retrouver ce justicier masqué, les dessins de Johan Pilet et l’humour de Nicolas Pothier !

Clémentine Zerathe

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