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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | October 7, 2024















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D’or et d’oreillers

18 septembre 2024 |
SERIE
D'or et d'oreillers
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
20 €
DATE DE SORTIE
18/09/2024
EAN
9782810205912
Achat :

4223_P20Comme l’écrivait Jane Austen, c’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier… Lord Henderson, seigneur de Blenkinsop Castle, n’échappe point à la règle. Lui, que l’on n’a plus vu depuis la mort de son père le duc, invite les jeunes filles de la région à se porter candidates au poste de Lady. Mais la condition qu’il pose n’est pas des plus… convenables : les prétendantes doivent venir passer une nuit dans le château, seule, sans chaperon, dans un lit d’une sacrée hauteur, où sont empilés des matelas.

Le procédé vous est familier ? C’est normal ; mais ne vous attendez pas à trouver là un petit pois, une princesse ou une marraine bienveillante… Adaptation du roman éponyme de Flore Vesco (De cape et de mots), D’or et d’oreillers penche davantage vers le fantastique que le féérique. Son héroïne, l’épatante Sadima, femme de chambre d’une famille aristocrate dont les trois filles n’ont pas réussi le test, est invitée par Lord Henderson à essayer à son tour. Mais ce trop grand château, où seuls vivent – apparemment – le jeune noble, son domestique et son chat, recèle bien des mystères. Et Sadima doit convoquer toute sa force et son ingéniosité pour percer les secrets du lieu et de son maître.

À Blenkinsop, les murs ne sont pas toujours ce qu’ils semblent… Et les mots non plus. Flore Vesco semble prendre un grand plaisir à s’amuser avec et à les faire rebondir dans tous les coins du château et du récit. Romance, mystère, magie et une pointe de malaise se mêlent dans une fable audacieuse et organique, où l’on parle d’éveil romantique, de consentement, de violence conjugale, de domination adulte et d’émancipation.

Le déroulé peut parfois sembler trouble – peut-être à dessein – mais l’adaptation graphique de Mayalen Goust (Lisa et Mohamed) y apporte toute la grâce et la fantaisie nécessaires pour en faire un riche ouvrage. La dessinatrice a travaillé avec talent son découpage et ses couleurs pour passer d’une ambiance à l’autre. Elle parvient en peu de traits à insuffler de la vie à ses personnages, dans leurs attitudes en particulier. Mais son dessin s’épanouit surtout sur d’admirables doubles pages, et dans des scènes nocturnes d’une fascinante sensualité. Tour à tour inquiétant, drôle, langoureux et onirique, voilà un bel album, que l’on aura plaisir à relire pour en saisir tous les détails et les subtilités.

4223_P18

 

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