En revenant pour les fêtes dans sa petite ville de Kings Hill, Friday aurait dû pressentir ce qui allait se passer. Sur le quai de la gare, son ami d’adolescence Lancelot est venue la chercher pour renouer immédiatement avec ce qui les animait avant que la rouquine ne parte étudier ailleurs : les enquêtes surnaturelles. En effet, plus jeunes, ces deux-là se sont révélés être de vrais détectives de l’étrange, résolvant des cas mystérieux de mythes et de monstres dans les alentours. Mais cette fois, le Mal semble être plus profond et plus dangereux. Et puis, il y a aussi les traces de leur relations passées…

C’est pour rendre hommage à ses lectures d’adolescence de romans fantastiques qu’Ed Brubaker s’est lancé dans Friday, de manière indépendante sur le site Panel Syndicate (là où est né The Private Eye), avant que les livres soient repris chez Image. Le scénariste spécialiste du genre noir (Reckless, Fondu au noir, Criminal…) propose ainsi un vrai feuilleton adolescent aux accents gothiques, dans une veine assez classique mais dopée par la vague revival Stranger Things, où les tourments émotionnels des jeunes personnages trouvent écho dans la quête de survie ou de sauvetage du monde à laquelle ils sont confrontés. L’ambiance posée par Marcos Martin au dessin et Muntsa Vicente à la couleur fait merveille sur cette base scénaristique, car on est immédiatement immergé dans cette série finement construite, entre enquête sombre et flashback solaire sur les années lycée, et ce malgré quelques passages obligés du genre (la neige, la nuit, les ombres fantomatiques). Émotions fortes et plaisir régressif pour tout amateur de feuilleton d’horreur pour ados : Friday a de quoi réjouir.

Friday – Tome 01