Par Laureline Mattiussi. Glénat/Treize étrange, 15 €, juin 2010.

Lauréate du prix Artémisia de la bande dessinée féminine, Laureline Mattiussi confirme ici toutes les promesses du premier tome de son diptyque de pirates (lire son interview ici). On retrouve donc des flibustiers en fuite (la fameuse capitaine, son amoureux et deux losers), un éleveur de poulets qui rêve de reprendre la mer, des mutins pas malins et… des fantômes !

Si elle met un peu de côté le portrait de sa piratesse gueularde et goulue, Laureline Mattiussi développe un aspect fantastique entrevu dans la première partie et c’est une bonne idée. Son trait se fait alors encore plus dynamique et fluide, ses planches deviennent un véritable terrain de jeu graphique, bigrement original et attachant (épatantes couleurs d’Isabelle Merlet). L’envie (le besoin ?) des pirates de vivre sans règle se confronte à leur désespoir permanent, et l’amour entre deux d’entre eux en souffre forcément. C’est donc à une débauche visuelle et sentimentale parfaitement maîtrisée que nous convie la jeune auteure, qui confirme son statut de révélation de l’année écoulée.

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