Lobster Johnson #1 ***
Par Jason Armstrong et Mike Mignola. Delcourt, 15,50 €, le 19 juin 2013.
Très attendue, cette nouvelle série dérivée de l’univers de Hellboy (aux côtés de B.P.R.D. et Lord Baltimore) ne déçoit pas. Centrée sur le personnage de Lobster Johnson, le Homard, elle met en scène ce justicier de l’ombre luttant contre les forces du mal en tout genre, en l’occurrence des nazis et des sorciers. Comme le diablotin rouge, finalement. Mais dans une version plus brut de décoffrage, l’accent étant mis sur une ambiance polar fantastique très masculine, délaissant la poésie gothique de Hellboy.
Il est fort ce Mignola. Car, ici scénariste et dessinateur de couverture, il réussit à emmener le lecteur dans son récit foutraque de démon en quête d’une énergie atlante, plus ou moins en cheville avec le IIIe Reich, sans donner aucun détail sur la personnalité de son héros, ses motivations profondes (à part punir les méchants en leur apposant une pince brûlante sur le front), ses rapports avec les autorités américaines, la composition hétéroclite de son équipe, etc. Seules quelques pages documentaires entre les chapitres évoquent Lobster Johnson comme un personnage de fiction, héros littéraire et cinématographique de troisième zone… Le mystère est entier, mais rend justement ce personnage taiseux et violent résolument fascinant. Le dessin de Jason Armstrong, loin des silhouettes taillées à la serpe et du style tendant à l’abstraction de Mignola, n’en est pas moins séduisant, dans un registre vintage classique et agréable; la subtile mise en couleurs de Dave Stewart (artiste attitré de la saga Hellboy) donne la cohérence nécessaire avec les autres séries de l’univers. Vivement la suite, pour reprendre une bonne dose de thriller fantastique coup de poing, et peut-être en savoir un peu plus sur ce homard masqué…
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