Moon #1



En provenance de Belgique, Moon s’inscrit dans la grande tradition de la BD d’anticipation, mêlant SF, aventures familiales et voyages dans le temps. Le premier tome pose les bases d’un récit dynamique et intrigant, sans trop chambouler les repères familiers. En 2323, la montée des eaux redessine le paysage de Paris avec de grandes lignes aériennes par-dessus les ruines de la vieille capitale. Dans leur école, les triplés Emily, Alex et Cléo, brillants mais turbulents, passent plus de temps dans le bureau du directeur qu’en classe. Leur quotidien semble marqué par l’absence écrasante de leurs parents, accaparés par un mystérieux travail au sein de l’administration de l’État. Derrière cette couverture, ces anciens flics se sont reconvertis en agents temporels. Leur mission: empêcher des trafiquants temporels de manipuler l’Histoire. Ainsi, pendant que les enfants s’attardent sur leur indépendance forcée, leurs parents mènent l’enquête, épée en main, à Jérusalem en 1187 pour contrecarrer un marchand d’armes bien décidé à fournir des M16 aux Croisés…
Le récit évolue aisément en alternant ces deux époques, ponctué de petites révélations jusqu’au cliffhanger final. Si les bases du voyage temporel ne sont pas encore entièrement explicitées, le scénario privilégie l’efficacité et l’action, distillant juste ce qu’il faut d’informations pour maintenir le suspense. Le contexte futuriste post-apo/high tech est esquissé avec justesse sans tomber dans l’excès explicatif. Quant au dessin un peu old school de Stephan Louwes, en noir et blanc, il s’inscrit dans une veine semi-réaliste qui fait le travail et séduit. Sans effort, il parvient à jouer sur un équilibre entre expressivité et minimalisme, privilégiant l’action et l’énergie du trait sans détails superflus.
Sans révolutionner le genre, Moon pose donc des bases solides avec un premier tome engageant. Un potentiel à confirmer.
Publiez un commentaire