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Nada

17 décembre 2018 |
SERIE
Nada
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
28.95 €
DATE DE SORTIE
05/10/2018
EAN
2800162515
Achat :

Nous sommes dans la France des années 70. Nada, c’est le nom que se sont donné un groupe de six activistes gauchistes qui ont kidnappé l’ambassadeur des États-Unis à Paris, lors de son passage hebdomadaire dans un claque de luxe. Mai 68 est passé par là. L’extrême gauche s’est scindée entre les partisans d’une action directe et ceux qui s’y refusent. Lâché sur leur piste, un commissaire aux méthodes radicales, ancien du S.A.C., semble avoir voué ce qui reste de sa vie à casser du gaucho. Dans un tel affrontement, l’escalade ne peut qu’avoir lieu.

nada_image1Nada est noir, très noir. Il faut donc un peu de tripes pour ne pas sombrer dans le désespoir dès les premières pages. Si ce polar politique de l’écrivain Jean-Patrick Manchette, écrit comme un manifeste contre l’action terroriste de gauche et adapté au cinéma en 1974 par Claude Chabrol, est maintenant une bande dessinée, c’est grâce à son fils, Doug Headline, qui depuis une dizaine d’années travaille à l’adaptation de l’oeuvre paternelle (La Princesse du sang, 2009, et Fatale, 2014). Avec un succès certain.

Ce classique du néo-polar est, sans surprise, au moins à la hauteur des précédentes adaptations, si ce n’est meilleur encore. Le scénario ne saurait vraiment être attaqué, tant le texte de départ est un monument du genre – à la fois informé, pointu, et toujours inattendu – mais le résultat est rythmé, efficace, et Doug Headline fait manifestement la part belle à la narration, très littéraire et si particulière, de son auteur originel.

De son côté, le dessinateur attitré Max Cabanes (Grand Prix d’Angoulême 1990), nous offre un roman graphique absolument sublime, composé de main de maître, aux variations de couleurs subtiles et bluffantes de mimétisme. Le Paris des années 70 y est restitué, on ne sait comment, avec une fidélité frappante. Les trottoirs ruissellent de pluie, la neige couvre les toits… Cabanes peut tout dessiner, de son trait charnel et pourtant enlevé, et donne en plus l’impression de le faire sans effort. On pourrait traquer les scories, couper les cheveux en quatre. Non. Autant abdiquer : on touche ici à la perfection. Nada est à couper le souffle.

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