« Nekketsu », littéralement traduit : « sang bouillant ». Ce terme désigne un style de récit épique dans le manga pour ados au Japon, qui décrit la plupart du temps le destin d’un personnage qui va devoir s’améliorer constamment pour atteindre ses objectifs. Les exemples de nekketsu réussis sont légion et font partie du top des mangas vendus au Japon : Naruto, One Piece, Demon Slayer, etc. Mais on peut retrouver ce style narratif dans des domaines aussi inattendus que propices à la recherche du dépassement de soi : la boulangerie, l’oenologie, la cuisine, le sport, jusqu’au… maquillage ! Voilà toute la force de la pop culture nippone : s’approprier les thèmes les plus inattendus pour y injecter un récit épique, didactique, mais surtout palpitant !

Ici, Aia Udagawa est un lycéen ayant eu une courte carrière dans le mannequinat. Mais cette belle tête a autre chose en vue : perfectionner son art du maquillage, et ce, malgré une confiance en soi qui frôle le néant. C’est en s’associant avec la jolie mais timide Jun Simisaki que le feu sacré va reprendre. Et cette fois, il ne lâchera rien face à la concurrence féroce du monde de la mode.

Bless est un récit à multiples facettes. D’abord, il parle du manque de confiance en soi, de talents latents cachés, voire refoulés. Ensuite, il montre qu’on peut tenter de transformer ses particularités physique en atouts de charme, contre la mode du tout lisse et standardisé. Enfin, c’est aussi une analyse, une proposition de débat entre ceux qui pensent le talent inné et ceux qui ne croient qu’au travail acharné pour réussir. Les réponses sont alors multiples et jamais définitives. Sous le trait fin et élancé de Yukino Sonoyama, de jeunes gens s’affrontent alors avec passion sur un champ de bataille étonnant, à la fois sous les feu des projecteurs et devant un miroir perdu au fin fond d’une loge. Un lieu propice à la métamorphose, voire à la renaissance…

Kara

BLESS © 2022 YUKINO SONOYAMA / KODANSHA