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Brian K. Vaughan dynamite la vie de famille dans “Saga”

27 mai 2013 |

vaughan_saga_introDu fun, de l’amour et des frissons. Voilà ce qu’offre généreusement le scénariste américain Brian K. Vaughan (Y le dernier homme) dans Saga, une série dessinée par Fiona Staples (à gauche sur la photo, lors du Salon du livre de Paris). Le scénariste américain y met en scène un couple, Alana et Marko, dont les peuples se mènent une guerre sans fin. Leur bébé fraîchement né, Hazel, narre leurs péripéties dans un univers étonnant et dangereux, où ils croisent une baby-sitter mort-vivante ou un tueur à gages au grand coeur. Brian K. Vaughan, 36 ans, revient pour BoDoï sur cette aventure trépidante.

Quelle est la genèse de cette nouvelle série ?
Il y a quelques années, je suis devenu père. Ce fut une expérience à la fois joyeuse et terrifiante, qui m’a donné envie d’écrire sur le sujet. Je me suis souvenu que, quand j’ai commencé à penser à la paternité, mes amis ont tenté de me décourager. Ils m’interrogeaient sur ce qui me poussait à vouloir créer une nouvelle vie dans ce monde pourri. À peu près au même moment, je réfléchissais à une nouvelle histoire. Et l’on me disait quasiment la même chose : “vu le contexte économique, écris plutôt un nouvel épisode de Spider-man ou X-men…” Alors que lancer autre chose est tellement excitant !

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Saga n’est pas un récit béat sur la vie de famille…
Il n’y a rien de plus ennuyeux que ces récits vertueux sur la parentalité, surtout pour qui ne l’a pas expérimentée. Il s’agissait donc de la rendre amusante et intéressante par le biais d’un monde imaginaire extraordinaire, où évoluent des personnages très terre à terre. Écrire sur ce genre d’univers, qui mêle science-fiction et fantasy, est pour moi une première. Même si j’ai l’habitude d’exploiter mon vécu : le concept de Y le dernier homme [où l’on voit un jeune homme devenir l’unique survivant mâle de la planète, et peiner à survivre dans une société exclusivement féminine] m’est venu après une rupture, et visait à montrer un passage à l’âge adulte.

Qui sont vos héros, Marko et Alana ?
Deux soldats d’une guerre qui n’en finit pas, venant chacun d’un camp opposé. À la différence de Roméo et Juliette, ils ne se suicident pas — à la place, ils pratiquent une sexualité joyeuse ! Marko est un pacifiste, un idéaliste. Alana, elle, est plus pragmatique et impulsive. Je l’ai partiellement calquée sur ma femme, une Canadienne qui a beaucoup voyagé, et me paraît beaucoup plus forte que moi.

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Pourquoi opter pour un ton résolument réaliste, empreint d’humour ?
“Voilà comment une idée prend vie”, indique dès la première page la voix off. Et l’on voit Alana accoucher tout en se demandant si elle n’est pas en train de déféquer. C’est exactement comme écrire la première ligne d’une nouvelle histoire : on ne sait pas si l’idée vaudra le coup, ou si ce sera de la merde. Quand je suis parti sur celle d’un homme et d’un singe en fuite, pour Y le dernier homme, j’étais loin d’être sûr de tenir quelque chose…

saga_4Vous exploitez une variété importante de personnages attachants, dont certains sont de francs anti-héros — comme le tueur à gages baptisé Le Testament.
Je suis toujours très heureux de transgresser les règles, d’épicer le tout avec une dose de subversion. J’aime quand mes lecteurs se prennent d’affection pour les “bad guys”, cela montre que le statut de héros et celui de méchant sont tout à fait arbitraires.

Deux de vos séries (Y le dernier homme et Saga) sont dessinées par une femme, et vous donnez volontiers une belle place à vos héroïnes sur le papier…
Ma mère et ma soeur sont des féministes. Et, depuis ma scolarité dans un lycée de garçons, je suis obsédé par les différences, ou l’absence de différences, entre les sexes. Après tout, je suis persuadé qu’il y a un fossé aussi grand entre un homme et un autre homme qu’entre un homme et une femme.

Pourquoi collaborer avec la dessinatrice Fiona Staples ?
J’aime le fait que, à la différence de la plupart des jeunes artistes, ses influences ne soient pas clairement identifiables. Elle sait rendre les personnages expressifs, et représente aisément des scènes spectaculaires. Cela crée un contraste avec des scènes plus intimistes. Un ami nous a présentés l’un à l’autre, alors que je cherchais un artiste capable de dessiner absolument n’importe quoi. Fiona n’est pas une grande adepte de la technologie, mais elle peut fort bien mettre en images un monstre ou un vaisseau spatial. Je lui donne en général un scénario complet, puis elle jouit d’une totale liberté.

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saga_6Quelle suite pour Saga ?
Le premier tome se termine sur l’irruption des parents de Marko. J’aimerais faire durer l’histoire le plus longtemps possible, montrer l’intégralité de la vie de Hazel. Le noyau dur de Saga, c’est la famille, les relations entre les autres. On explorera donc les relations entre les générations, on découvrira via des flash-backs la rencontre entre Mark et Alana…

Quels sont vos autres projets ?
Je collabore actuellement avec Stephen King et Steven Spielberg pour l’adaptation en série télé de Under the dome. Et je publie en ligne, contre une libre participation des lecteurs, The Private Eye, une BD entre polar et science-fiction, réalisée avec Marcos Martin et Muntsa Vicente. J’avais envie d’essayer de me passer d’éditeur, d’interagir directement avec le public. Même si j’adore ma maison d’édition, je n’oublie pas que je suis avant tout un indépendant, et j’ai envie d’essayer différentes options.

Propos recueillis et traduits (de l’anglais) par Laurence Le Saux

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Saga #1
Par Fiona Staples et Brian K. Vaughan.
Urban Comics, 15 €, le 15 mars 2013.

Images © Urban Comics.

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Commentaires

  1. cherrytreee

    SAGA est l’un des titres les plus frais de cette année 2013 !

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