Prométhée est un sacré coquin. Il est bien décidé à offrir la connaissance aux hommes, pour faire la nique à Jupiter et à l’Olympe. Le voilà qui transmet donc le feu sacré sur Terre en faisant l’amour à chaque homme et chaque femme de la planète, avec célérité et conviction, un coït express pour saper l’autorité divine et libérer l’Humanité. Mais arrivée à la dernière âme à sauver, Prométhée se fait rattraper par le roi des Dieux. Qui finit par envoyer Mercure récupérer le feu sacré en séduisant à son tour l’ensemble des Terriens, l’un après l’autre… Et c’est reparti !

Dieu est amour, entend-on parfois. Et chez Geoffroy Monde, les dieux en débordent, d’amour. Surtout Mercure, qui donne d’abord dans la saillie mécanique, mais finit par fondre pour ces garçons et filles si touchants qu’il caresse siècle après siècle. Sorte de super-héros du sexe, capable de séduire quiconque croise sa route, le dieu devient peu à peu un très beau personnage, à la fois drôle et touchant, hardeur de cartoon en même temps que sérial lover attachant. Entre deux tomes de sa belle série de SF Poussière, Geoffroy Monde rappelle ici qu’il est un excellent auteur d’humour (voir les hilarants De rien, Comment réussir…), et réussit tranquillement à dépasser le cadre du gag court pour composer une aventure rythmée et drolatique. Certes un peu répétitive par moments, mais tellement jouissive à d’autres qu’on pardonne ces longueurs, notamment grâce à un dessin hyper fluide et énergique. Encore une belle réussite de la collection BD Cul.