Cadeau inattendu fait par la vie à une mère vieillissante, Merci est une gamine un brin rebelle, mais pas vraiment méchante.

Pour avoir tagué, avec deux copines, la façade d’un prof mal embouché, elle se retrouve au poste. Coup de chance : le juge d’application des peines chargé de son cas croit en l’homme et en sa rédemption. Pour la punir en douceur, et de façon éducative, il l’oblige à intégrer le conseil municipal de la commune, et à réfléchir à un projet pour les jeunes…

Après Les Folies Bergère, Le Client ou La Mondaine, Zidrou s’intéresse à l’adolescence désoeuvrée en milieu urbain. Décidément éclectique et finaud, le scénariste présente d’abord un fait divers un peu simplet, avant de le tricoter avec différents thèmes plus universels : la vie municipale, la ressource de la jeunesse, le respect de la différence (les parents des amies de Merci forment un couple mixte, fan d’Abba)… A sa fable, Marc Monin (L’Envolée sauvage) prête un trait simple et un peu froid, réchauffé par des couleurs vives, qui fait honnêtement son office. Ensemble, ils exposent puis détournent les clichés, sans craindre l’excès de bons sentiments. Et réussissent finalement un album à l’humanisme joyeux.