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Nikita Mandryka est mort

14 juin 2021 |

Photograph by Rama, Wikimedia Commons, Cc-by-sa-2.0-fr, CC BY-SA 2.0 fr, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15130568

Photograph by Rama, Wikimedia Commons, Cc-by-sa-2.0-fr, CC BY-SA 2.0 fr, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15130568

Co-fondateur de L’Écho des Savanes et créateur du personnage du Concombre masqué, l’auteur de bandes dessinées Nikita Mandryka est mort le 13 juin à l’âge de 80 ans.

Nikita Mandryka est né à Bizerte, en Tunisie, le 20 octobre 1940, dans une famille russe, émigrée à la génération précédente pour fuir le bolchévisme. Là, c’est toute une communauté slave qui s’est établie, à l’image de ses parents qui avaient gagné l’endroit pour rejoindre la diaspora, alors qu’ils étudiaient la médecine à Lyon. L’auteur gardera de ces années des souvenirs linguistiques, qu’il incorporera dans ses BD. « C’était un monde de folie entre immigrés russes, racontait-il. Les hommes vaincus aspirant au retour, les femmes faisant des ménages … de doux dingues ! J’ai repris certains mots russes qui me faisaient rire en les transcrivant plus tard de façon phonétique en BD. Je pense que c’est à partir de cet univers que j’ai inventé le mien, une façon de me sortir de la folie dans laquelle j’ai vécu mon enfance, de la maîtriser. Le Concombre est une BD thérapeutique, une analyse infinie. »

Petit, Nikita Mandryka s’entraîne à recopier les personnages du journal Spirou. Puis la famille déménage pour le Maroc et enfin la France, à Lons-le-Saunier, où le jeune Nikita suit ses études secondaires. Puis, il choisit la voie du cinéma et étudie à l’Idhec (aujourd’hui la Fémis), avant de choisir la bande dessinée, qu’il pratique déjà assidûment. En effet, il a déjà publié ses premières BD dans Vaillant et Pif, où naît le Concombre masqué. Qui continuera ses aventures potagères dans les pages de Pilote dès 1967. concombre-1-imageSous un dessin vif et percutant, c’est un personnage venu de l’adolescence – inspiré de l’histoire Le Copyright de Jean-Claude Forest – qui évolue dans un monde absurde et unique en son genre. Un délice de bande dessinée décalée au langage réinventé, entre humour grinçant et réflexion philosophique.

En 1972, Mandryka fonde un nouveau journal de bande dessinée avec Gotlib et Claire Bretécher, L’Écho des savanes. Qu’il quitte en 1979, lassé du poids de la gestion d’un magazine. Il dirigera pourtant ensuite le renaissant Charlie Mensuel (1982) puis Pilote (1983).

Il écrit Alice pour le dessinateur Riverstone (1985), n’hésite pas à oeuvrer dans la communication (l’album Pas de sida pour Miss Poireau avec Claude Moliterni, récompensé à Angoulême), puis continue les aventures du Concombre masqué chez Dupuis. Il obtient le Grand Prix d’Angoulême en 1994 pour l’ensemble de son oeuvre.

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Dans les années 2000, Mandryka co-écrit certains tomes des Gardiens du Maser avec Frezzato, et est de nouveau récompensé au Festival d’Angoulême d’un Prix du patrimoine pour l’intégrale du Concombre masqué (2005). Ensuite, il publiera des livres plus confidentiels chez Alain Beaulet, mettant toujours en scène son personnage fétiche qu’il animait aussi sur un site web dédié. Mosquito avait aussi réédité, en 2016, un album de ses aventures potagères.

Nikita Mandryka est décédé à Genève, où il s’était installé au début des années 1990, le 13 juin 2021.

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