Alors que le roi Richard est retenu prisonnier, le prince Jean Sans Terre convoite la couronne. Pour ce faire, il veut compter sur l’appui des nobles locaux. Comme William, shérif de Nottingham. Ce dernier, fidèle à Richard, acceptera-t-il de payer son dû à Jean, pour maintenir sa position et protéger les habitants de son comté ? Alors que c’est lui qui, aidé de la solitaire saxonne Lady Marianne, détrousse les trop riches pour aider les plus pauvres… Sera-t-il contraint de révéler qui se cache sous la capuche ?

L’idée de Vincent Brugeas (Block 109, Le Roy des Ribauds, The Regiment…) et Emmanuel Herzet (Narcos, Les Prométhéens, La Branche Lincoln, Alpha…) est tout simplement brillante : et si, sous le capuchon de Robin des bois, se cachait en réalité son traditionnel ennemi, le représentant de l’ordre et de la loi, le shérif de Nottingham ? En s’appuyant sur un contexte historique fouillé et solide, les auteurs composent un scénario de rançon et de faux-semblants sombre et nerveux, aux dialogues percutants, porté par la silhouette de cet « Esprit de la forêt », qui pourrait être n’importe qui, homme, femme, pauvre ou puissant. Pourvu qu’il sache tirer à l’arc et veuille servir un idéal de justice. Le dessin de Benoît Dellac (Sonora, Serpent Dieu, Missi Dominici…), dans ce registre, fait merveille : dense et spectaculaire, il offre des ambiances léchées, tant dans les intérieurs à la bougie que dans des grands décors vus du ciel, ou lors des séquences de combat dans la campagne. Ligne racée, visages expressifs, cadrages variés et mouvements crédibles, au service d’un récit intelligemment déployé : autant de qualités, qui font de ce Nottingham un divertissement haut de gamme, un blockbuster à la couverture qui claque et au contenu prenant. Comme quoi, entre de bonnes mains, Robin des bois est immortel.