Une belle-fille à croquer #1-2



Dans la catégorie des webtoons surfant sur la « Villainess exploitation », voici sans doute l’un des meilleurs représentants du genre. Encore une fois, une jeune Coréenne ayant une vie misérable se réincarne en une méchante de service, et va devoir renverser la vapeur pour survivre à son funeste destin. Dans cet hommage au célèbre conte de Blanche Neige, voici donc notre Impératrice Abigaïl tombant littéralement sous le charme de sa belle-fille, Blanche. Elle sera une vraie mère poule, jusqu’à lui confectionner des vêtements personnalisés…
Si le récit débute comme un bonbon délicieux et tendre, certains passages étonnent par leur noirceur, notamment sur le passé traumatisant de l’empereur, qui sera développé dans les volumes à venir. Mais la comédie sera également de la partie dans un récit qui n’hésite donc pas à varier les genres : suspense, psychologie, politique, mode, etc. Avec son graphisme académique mais de belle facture, l’auteur s’amuse visiblement à triturer le visage de son héroïne pour nous offrir quelques caricatures hilarantes. Une autre trouvaille est d’avoir donné une personnalité de garçon rebelle au fameux Miroir, et qui a un rôle prédominant dans cette version alternative du conte. Bref, c’est un véritable coup de cœur !
Hélas, ce charmant webtoon quelques défauts de façonnage dans sa version papier. À commencer par quelques pages aux traits dédoublés sur les exemplaires que nous avons eu en main. Mais surtout la traduction-adaptation prend des libertés qui, si elles ne sont pour le moment pas très graves, risquent de se révéler problématiques dans les tomes à venir. En effet, Blanche en version originale appelle notre héroïne Abigaïl par son titre, c’est-à-dire : « Votre Majesté ». Dans la version française, Blanche l’appelle directement « mère ». Hors cette différence posera souci dans un futur chapitre où Blanche, tombant malade, se rapprochera sentimentalement de sa mère adoptive, pour lui demander l’autorisation de l’appeler enfin « maman ». C’est un passage émouvant et important du récit, et on suppose que la traduction-adaptation va s’en tirer avec une pirouette du type, on passe de « mère » à « maman ». Et forcément, ce sera moins impactant…
C’est vraiment dommage que l’un des fleurons du genre qui arrive en France n’ait pas été un peu plus soigné sur ce plan-là. Mais reste le plaisir d’une œuvre encore une fois tendre, drôle, et surtout passionnée !
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