Un tueur en série peut en cacher un autre. C’est ce que découvre une unité spéciale du FBI, qui pensait avoir résolu une affaire. Mais ce tueur offert sur plateau (enfin, plutôt pendu à des crocs de boucher…) était en fait la victime d’un autre criminel qui a lancé un défi morbide aux fédéraux. Ce nouveau serial killer serait un de ces fameux 50, estimation des tueurs ne répondant à aucun schéma ni aucun profil. Et donc impossible à arrêter…

Rémi Guérin (City Hall) a pris un risque. Un très gros risque. Dans la scène d’ouverture de ce simili-comics, il montre en flash-forward son héroïne traquée par le(s) tueur(s). Et suggère qu’elle connaît l’assassin. Or, par la suite, dans le déroulement d’une intrigue plutôt haletante, jouant sur le gore et le sensationnel pour doper l’attention, on comprend rapidement qui peut bien être le méchant, vu que les rares personnages disparaissent les uns après les autres… Et que l’on sait très bien que le coupable tout indiqué est forcément une fausse piste… Bref, le suspense est éventé, la résolution déjà vue cent fois. Ne reste qu’un thriller lambda, au rythme efficace, au graphisme réaliste honnête malgré quelques approximations anatomiques, qui mise sur les émotions fortes pour maintenir en haleine le lecteur. Lecteur qui se demande, en refermant l’album, s’il a lu une BD ou maté un énième téléfilm américain sur la TNT.


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