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Angoulême 2014 : l’expo Fleurs qui ne se fanent pas

7 février 2014 |

Retour sur l’exposition qui aura fait couler beaucoup d’encre lors de cette 41e édition du festival d’Angoulême. La présentation des œuvres sud-coréennes autour des « femmes de réconfort », jeunes filles enlevées puis prostituées par l’armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, a provoqué un incident diplomatique entre les deux pays.

FLEURS-QUI-NE-SE-FANENT-PAS-FEMMES-RECONFORT-1« On m’avait proposé d’aller travailler dans une usine au Japon pendant 2, 3 ans. J’y ai cru naïvement. » Jeong Seowoon, 15 ans au moment de son rapt avec 12 autres filles, restera 7 ans dans un camp militaire en Indonésie. Elle sera battue et droguée à l’opium pour être plus docile. Son cas, qui a fait l’objet d’un court-métrage présenté au début de l’exposition (visible sur Youtube), n’est malheureusement pas isolé. Les historiens estiment à 200000 le nombre de femmes victimes de la prostitution forcée instaurée entre 1939 et 1945. Si certaines sont mortes pendant cette période ou par la suite de maladie ou de vieillesse, d’autres ont pu témoigner. C’est l’objectif de « Fleurs qui ne se fanent pas », initiée par le gouvernement coréen, une association privée et une institution publique : « Communiquer à un public international le point de vue de la Corée sur ce sujet, en la sensibilisant aux dommages subis par ces femmes. »

L’exposition qui regroupe le travail d’une vingtaine d’artistes est divisée en trois sections distinctes. Une première, « Passé », qui retrace le contexte historique et les faits ayant conduit à la mise en place de ce système d’esclavage pour satisfaire les besoins sexuels des soldats. La deuxième, « Présent », s’attarde sur l’après-guerre, la (sur)vie des victimes, le regard qu’elle porte sur leur traumatisme et, pour une partie d’entre elles, la volonté de cacher ce secret. Enfin, « Futur » se tourne vers l’espoir, le témoignage de ces personnes et la reconnaissance des faits historiques.

C’est précisément ce dernier point qui a été l’objet de vives critiques de la part du Japon. Dès le lundi 27 janvier, une pétition et une association japonaise dénonçaient la tenue de l’exposition : « On ne nie pas l’existence des femmes de réconfort, mais elles n’étaient ni 200000, ni enlevées, ni forcées par l’armée impériale japonaise. » La tension est montée d’un cran avec l’appui de l’ambassadeur du Japon en France, Yoichi Sukuki, qui a estimé qu’Angoulême n’était pas le lieu pour ce genre d’exposition.

STAND-JAPON-DEMONTE-ANGOULEME

Énième rebondissement, avec la présence à l’espace Little Asia de Next Door Publishers. Cette association nippone exposait des croix gammées et exprimait divers propos négationnistes, niant, entre autres, le calvaire des « femmes de réconfort ». L’organisation du festival a finalement mandaté un huissier qui a constaté le contenu des images exposées; et elle a procédé à la désinstallation du stand (photo ci-contre).

Au-delà de la polémique entre les deux pays, « Fleurs qui ne se fanent pas » est une exposition très touchante, riche en témoignages poignants. Composée d’illustrations, de planches ou d’extraits de livres, elle se termine par un mur sur lesquels les visiteurs pouvaient laisser un mot d’attention ou une pensée aux victimes.

Photos © BoDoï

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Commentaires

  1. lernould

    L’expo a l’air très belle d’après les photos.
    J’espère qu’elle pour
    ra circuler ailleurs qu’à Angoulême, où elle avait à mon avis tout à fait sa place. C’est bien qu’elle ait pu continuer malgré l’activisme de négationnistes japonais, dont certains contestent aussi encore le sac de Nankin de 1937.

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