Lula, la petite foraine crée par Eric Powell (The Goon, Hillbilly) est de retour. Découverte en 2013 dans une aventure qui devait à l’origine se suffire à elle-même, la fillette barbichue (géniale trouvaille de traduction dont on ne se lasse pas) n’avait manifestement pas dit son dernier mot. Oh que non ! La demoiselle à la langue bien pendue va cette fois mettre sa verve sans égale et son bon sens indécrottable au service d’un nouveau venu. Celui-ci se nomme Ray Pugnant et, malédiction, possède le visage le plus moche du monde, camouflé derrière un rideau de cheveux.

Quand Ray se pointe aux abords du cirque de Lula, c’est escorté par une foule de villageois en colère qui entend le lyncher. S’ensuivront de rocambolesques péripéties impliquant train fantôme, sorcière à la digestion problématique et simili-Oompa Loompas hostiles dont le trio Lula-Ray-Chimi (le monstre goulu apprivoisé de Lula) ressortira plus convaincu que jamais d’une évidence : il faut arrêter de juger les gens (et tant qu’on y est, les créatures) sur leur apparence. Même s’il a cette fois passé la main au dessin à Stephanie Buscema – qui reprend le flambeau avec une rondeur qui sied bien à l’univers de cette série tous publics –, Powell continue de s’amuser comme un petit fou dans le sillage de sa petite héroïne que rien n’arrête, ni les méchants, ni les préjugés. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce plaisir est communicatif. Poil au pif.