Par Sébastien Lumineau. Cornélius, 14€, février 2010.

Les berniques, ce sont ces petits coquillages farouchement agrippés à un rocher. Mais cela signifie aussi « broutilles » au sens figuré. A ces détails du quotidien, Sébastien Lumineau (Fido face à son destin) accorde une importance décisive, leur faisant charrier les doutes, les malaises et incertitudes de ses personnages.

Son album raconte la fin d’une relation amoureuse entre un homme et une femme. Le dernier effort, le dernier espoir de ramener les sentiments à la vie, de réintroduire un peu de romantisme et de passion. A l’encre, d’une plume gracieuse et subtile, il dissèque un coup de fil, un petit déjeuner, une balade sur la plage. Presque sans parole, le dialogue ici rapporté est surtout celui des corps, très parlants. A des degrés divers, la douleur des protagonistes se ressent, ainsi qu’un certain désenchantement. Avec ces Berniques, Sébastien Lumineau réussit mine de rien un petit tour de force: traduire sans pathos la désagrégation d’un couple.

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