Dans un futur très proche (2022), une société de jeu vidéo lance en grande pompe de son nouveau jeu révolutionnaire. Elle attire les foules sur son gigantesque stand lors d’un salon vidéoludique et s’apprête à présenter au monde son nouveau bébé. Mais là où l’on s’attendait tous à découvrir en vrai ce jeu révolutionnaire permettant de combattre nos propres phobies, on se retrouve face à une scène qui présente un règlement de comptes n’intéressant ni le public ni le lecteur.

Au scénario, Loiki Nihon signe sa première série et ne s’en sort pas si mal. La narration est assez bonne, et bien fluide sur la longueur (ce tome faisant 250 pages). Reste que si la thématique et l’idée de départ savent interpeler, le déroulé de ce premier tome désappointe. Clairement trop introductif, il présente de vraies longueurs et une seconde partie qu’on n’attendait pas en préambule… perdant par là même l’intérêt que le lecteur pouvait porter au jeu présenté. Car il est certes important de surprendre les lecteurs, mais de là à trahir leurs attentes, il y a un pas à ne pas franchir.

Au dessin, Shaos, déjà dessinateur de Holy Wars pour le magazine Shogun des Humanoïdes associés. Il reprend ses crayons mais garde un dessin trop impersonnel et pas suffisamment abouti. Habillé d’une surabondance de trame, il fait illusion mais ne convainc pas. En plus, le moirage excessif de cette édition et la numérotation forcée de ses pages gâchent le tout.

Issu d’un projet ulule financé à 225 % début 2018, ce tome est publié par les éditions Tartamudo, qui se lancent dans le manga de création. Le deuxième est en préparation et s’apprête à prendre le même chemin de financement participatif. Circonspect, on espère qu’il aura la bonne idée de réellement commencer le récit et de ne plus régler des comptes qui ne touchent finalement que peu le lecteur.