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Perfect World #1-4

8 août 2017 |
SERIE
Perfect World
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
L
PRIX
6.95 €
DATE DE SORTIE
13/04/2017
EAN
2369741481
Achat :

perfect-world-1-extraitUne idylle entre deux adultes d’aujourd’hui. La designer d’intérieur Tsugumi travaille dans le même bâtiment que son amour de lycée, Ayukawa, étoile montante d’un cabinet d’architectes. Mais la situation n’est pas simple. Victime d’un accident, l’homme se déplace en fauteuil roulant et passera le restant de ses jours dans cette condition. Il a d’ailleurs renoncé aux relations amoureuses et injecte toute son énergie dans son métier. À moins que Tsugumi ne puisse le faire changer d’avis ?

Traiter du handicap n’est pas chose aisée et, d’emblée, saluons le travail de Rie Aruga, parvenue à trouver un ton ni trop bisounours, ni trop misérabiliste. Ce manga (à placer dans le genre nommé shôjo ou josei, selon les obédiences) s’adresse aux adultes et ça se voit : l’auteure n’hésite pas à traiter frontalement d’incontinence fécale ou à montrer la chair meurtrie d’Ayukawa, sans aucune gêne, avec le plus grand respect pour son personnage. Dans un étrange paradoxe, néanmoins, Perfect World occulte tout ce qui concerne l’intimité du couple – un point pourtant capital, dans cette situation ! – et c’est à peine si l’on verra les tourtereaux s’embrasser discrètement. Pareil pour les autres personnages dans la même situation qu’eux. Une drôle de hiérarchisation des tabous, qui ne peut simplement être imputée à un décalage culturel entre le Japon et nos latitudes. Disons qu’il s’agit de l’angle choisi par Aruga pour parler du rapport amoureux. Et sa vision, aussi lacunaire soit-elle, ne manque pas d’intérêt : elle plonge dans l’essence même de la notion de couple, creuse les raisons pour lesquelles ses protagonistes, certes un peu lisses, décident de s’unir. Où tracer les frontières entre égoïsme et estime de soi ? Entre dévotion et estime de l’autre ?

Sensible et réalisé avec soin, Perfect World aurait pu égaler Real, référence absolue sur le handicap, s’il ne jouait pas au funambule entre réalité crue et pudibonderie. À l’arrivée, l’œuvre (encore en cours) s’avère un peu trop propre et trop proche des codes du shôjo adolescent pour totalement convaincre un lectorat adulte – surtout dans les tomes récents, qui s’éparpillent dans le mélo et dans un quatuor amoureux lourdingue. Restent un premier tome vraiment excellent, de beaux passages et, plus globalement, une série à lire pour s’ouvrir l’esprit.

© Rie Aruga / Kodansha Ltd.

 

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