Achille est un quadragénaire en plein chagrin d’amour. Afin d’essayer de tourner la page, il emménage dans un nouvel appartement qu’il entreprend de rénover. C’est là, sous le vieux linoléum, qu’il découvre une lettre cachetée datant de 1974. Et si l’ancienne propriétaire, aujourd’hui décédée, était passée à côté du grand amour de sa vie, qui lui proposait de le retrouver à Marseille ? Il entreprend alors un road trip à deux-roues, direction la cité phocéenne, pour une quête qui n’est pas forcément ce qu’il croit être. Et si la précieuse missive n’était que le point de départ de sa nécessaire reconstruction ?

Grégory Mardon – L’échappée, La vraie vie ou encore Votez le Teckel – livre ici un récit intimiste, personnel et touchant. Cette histoire, aux accents romantiques, est empreinte d’un humanisme saisissant. Ce sont bien les hommes et les tragédies de l’intime qui intéressent Grégory Mardon. C’est avec une pudeur infinie que l’auteur trace le parcours d’Achille, amoureux blessé, entrecoupé de moments de vie, comme saisis au passage de l’observation de la comédie humaine. 

L’épure du propos est renforcé par un trait qui sert la narration : peu de texte dans cet album mais un dessin qui, sous ces abords simples, en dit beaucoup. Un détail, un paysage, une situation, et c’est un flot d’émotions qui emporte Achille et le lecteur. Les belles planches, très colorées, riches en texture, sont toujours au service du récit, que ce soit dans les phases narratives, réflexives et contemplatives. Un roman graphique qui touche au coeur, chaudement recommandé en ce début d’été.


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