Par Benoît Springer et Zidrou. Dargaud, 14,99€, le 11 janvier 2013.

C’est à la mort de son médecin de père que Léa, starlette de la télé, effectue un retour sur elle-même et sur son histoire familiale. Une histoire triste marquée par la mort d’un grand frère avant sa naissance, et le départ de sa mère avec un vendeur d’aspirateurs. Et aussi une histoire grevée d’un trop lourd secret.

Avec Lydie, La Peau de l’ours ou Les Folies Bergère, Zidrou a démontré qu’il pouvait produire de beaux récits pleins d’humanité et d’intelligence, dans des styles différents et bien éloignés de son activité humoristique (L’Élève Dubobu, etc.). C’est une nouvelle fois le cas avec ce one-shot, un vrai mélodrame familial, un genre hautement casse-gueule car il a vite fait de s’embourber dans le glauque ou de se noyer dans les larmes. Point de cela ici. Juste de l’émotion, et de l’émotion juste. Finement mise en scène, cette histoire joue bien entendu sur la corde sensible, mais avec une vraie pudeur et un sens aigu du réalisme. Le dessin de Benoît Springer (On me l’a enlevée, La Rebouteuse) y est aussi pour beaucoup, avec son trait à la fois acéré et empathique, si habile à reproduire les postures et les mimiques. Si vous décidez de faire ce Beau Voyage, vous ne serez pas déçu et risquez d’en sortir tout chamboulé.

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