En 2018, son Spirou, l’espoir malgré tout (éd. Dupuis) avait fortement marqué les esprits. En plaçant Spirou et Fantasio en pleine Deuxième Guerre mondiale, en confrontant les héros de Jijé ou Franquin à la solution finale imaginée par les nazis, Émile Bravo réussissait à éveiller les jeunes consciences à l’Histoire, et à la nécessité d’être humaniste. À Paris, le Mémorial de la Shoah se saisit des quatre tomes réalisés depuis par l’auteur, et propose une exposition qui mêle l’art de Bravo, les ressorts des aventures à la fois drôles et sombres du groom de l’hôtel Moustic (qui explose), et des objets et documents qui retracent la réalité des faits.

Dense et passionnant, le parcours montre le cheminement et la technique d’Émile Bravo, mais plonge aussi et surtout les visiteurs dans Bruxelles occupée, bâtissant des ponts entre la fiction et la réalité, nouant des liens avec l’histoire familiale de l’auteur, et mettant en lumière l’action de résistance qui fut notamment menée par Jean Doisy, rédacteur en chef de Spirou, à travers le théâtre du Farfadet. L’expo propose plusieurs niveaux de lecture, se montrant ainsi accessible aux enfants (à partir de 9-10 ans) et pertinente pour les adultes. Elle comprend une poignante évocation des peintres et époux Felix Nussbaum et Felka Platek, amis de Spirou dans la série, tous deux morts en déportation à Auschwitz en 1944.

 

 

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Photos © BoDoï.

Exposition Spirou dans la tourmente de la Shoah, jusqu’au 30 août 2023 au Mémorial de la Shoah, 17 rue Geoffroy-l’Asnier, 75004 Paris. Entrée libre.
Commissariat scientifique : Didier Pasamonik ; commissariat général : Caroline François.

A lire : Spirou dans la tourmente de la Shoah, sous la direction de Didier Pasamonik, coédition Dupuis/Mémorial de la Shoah, 29€.

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