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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | March 29, 2024















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Xibalba

20 novembre 2018 |
SERIE
Les Ailes brisées
ALBUM
Xibalba
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
PRIX
29 €
DATE DE SORTIE
09/11/2018
EAN
291924289X
Achat :

En Amérique du Sud, l’utopie de l’Aéropostale à l’européenne vit ses dernières heures. Dans un coin perdu du Venezuela, en 1932, on rencontre Eddie, pilote courageux, à l’élégance toute américaine, entre arrogance et magnétisme. À ses côtés, la belle Paloma, et surtout André, copilote balafré, marqué par la vie, porteur de traumatismes enfouis. Hélas, la vie encore douce entre les nuages et le tarmac brûlant prend un tour dramatique avec la mort d’Eddie. André va alors mener une funèbre expédition pour conduire la dépouille de son ami aux États-Unis, en compagnie de Paloma, de jumeaux étranges et d’une vieille exploratrice attachante. Expédition qui s’arrêtera en pleine jungle mexicaine, où les fantômes de chacun vont resurgir…

xibalba_image1Arpentant depuis longtemps les chemins de la littérature de genre (l’aventure dans Lemon Jefferson, le polar dans Heartbreak Valley, le western dans Le Bandit au colt d’or, la SF poétique dans Barthélémy, l’épopée médiévale dans Robin Hood…), Simon Roussin choisit cette fois de donner une suite à son superbe Prisonnier des glaces et de poursuivre son étude du genre exploration-aventure aéroportée. Et ce, dans un récit fleuve savamment construit, qui se développe sur plus de 250 pages. Sur un faux rythme, il prend d’abord le temps de poser ses personnages, son décor, le contexte historique, dans une forme assez classique, plus en tout cas que sur ses précédents ouvrages. C’est un peu désarçonnant, mais nécessaire pour insuffler une langueur et un mystère sous-jacent. Puis l’histoire prend un autre tour, une fois l’avion écrasé dans la jungle. Il y a du Hergé, mais aussi du Howard Hawks chez Simon Roussin. La tentation de l’exotisme et du fantastique, mais aussi les grands sentiments et les relations humains complexes. Tout se joue sur un regard, une posture, un cadrage bien senti pour faire surgir le doute, l’incompréhension, le secret. Sous des dehors de bande dessinée classique, Xibalba s’appuie sur les clichés pour mieux les embellir et trouver en eux des ressorts dramaturgiques puissants. Les émotions sont de plus en plus fortes au fil des pages, et les choix graphiques n’y sont pas pour rien, la jungle se faisant abstraite sous le lavis, les visages trouvant des expressions même dans l’immobilité. Simon Roussin semble ici avoir atteint une maîtrise du tempo et de la construction encore supérieure à ses précédents livres, même si volume pourra paraître moins surprenant. Mais dans la construction d’une oeuvre, le passage par la case de relecture et d’appropriation des classiques semble inévitable. Et ce passage-là est brillamment réussi.

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